Laos : Des diplomates se voient accorder un bref accès aux refugiés hmongs !!
10.04.2010 - 18:00:59

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LAOS – Des diplomates se voient accorder un bref accès aux réfugiés hmongs Écrit par Bangkok 0 Commentaires Depuis que les réfugiés hmongs ont été rapatriés au Laos, peu d'accès aux villages nouvellement établis ont été autorisés. Certains diplomates ont néanmoins pu visiter la communauté de Phonkham, dans un voyage très contrôlé mais où le discours gouvernemental a pu être confronté à la réalité

Une petite femme au chapeau de laine, l'une des milliers de Hmongs récemment expulsés de Thaïlande, se faufile jusqu'aux rares visiteurs étrangers venus dans son village laotien. "Je veux aller dans un autre pays", chuchote-t-elle aux diplomates et journalistes invités par le gouvernement communiste pour un voyage étroitement surveillé dans ces communautés hmongs reculées et nouvellement construites. "Je ne me sens pas bien dans ce village", explique la femme de 50 ans, tandis que le Vice-commandant de l'armée laotienne, Bouasieng Champaphan, donne un message assez différent au public. "Tous les rapatriés sont calmes, stables et satisfaits d'être retournés vivre dans leur pays d'origine, déclare-t-il, ils sont très heureux et satisfaits de l'aide du gouvernement".
La Thaïlande a fait face à une salve de critiques en décembre dernier lorsqu'elle a rapatrié de force environ 4.500 hmongs des camps installés au nord du royaume vers le Laos, malgré les risques de représailles à leur retour. La Thaïlande avait alors insisté que les Hmongs étaient des migrants économiques illégaux. Mais 158 d'entre eux avaient été reconnus par les Nations Unies comme réfugiés. Certains Hmongs s'étaient ralliés aux Américains contre les communistes pendant la guerre du Vietnam, lorsque le conflit s'était étendu aux pays voisins. Beaucoup ont ensuite fui le régime communiste de Vientiane, au pouvoir depuis 1975, et redoutent encore d'être maltraités au Laos.
Alors que les diplomates disent qu'il n'y a pas eu d'apparents mauvais traitements, des soupçons subsistent sur les droits et les conditions de vie des Hmongs dans le village de Phonkham, qui a été construit spécifiquement pour eux dans la province centrale de Bolikhamsay. "L'endroit où ils les ont placés est l'équivalent d'une île déserte", explique Phil Robertson, Vice-directeur Asie de Human Rights Watch.

Un accès aux réfugiés encore difficile
Le Laos avait promis à la communauté internationale un accès "libre et sans entraves" aux réfugiés 30 jours après leur rapatriement, mais jusqu'à présent les visites ont été rares, brèves et strictement contrôlées. Dans les deux dernières heures de leur visite, le 26 mars dernier, les diplomates et journalistes ont été accueillis dans une salle de village toujours en construction par des jeunes souriant habillés en tenue traditionnelle, avant un briefing avec les autorités gouvernementales. "Au début de leur réinstallation… ils avaient peur car ils n'étaient pas familiers avec leur nouvel environnement et ne comprenaient pas les politiques du gouvernement laotien", explique Bouthan Douangtanya, membre du Comité d'administration du village. "Mais les autorités ont procédé à une formation pour leur faire comprendre les règlements".
Les diplomates ont eu ensuite une brève mais révélatrice chance de questionner les quelque 300 hmongs rassemblés dans le hall. Combien ont pu aller en dehors du village depuis leur arrivée? Une main se lève en guise de réponse. Combien ont reçu de l'argent, des colis ou autre chose de contacts en dehors du village? Deux. Combien ont déjà reçu une carte d'identité ou d'enregistrement officiel? Aucun.
Alors que la réunion se termine, certains rapatriés se sont approchés de leurs visiteurs, expliquant qu'ils souhaitaient partir. Un diplomate présent a expliqué que les Hmongs qui ont "explicitement" exprimé leur désir de quitter le village "ont fait preuve de courage en venant nous parler, malgré les efforts des autorités de mettre en scène et de gérer la situation". Mais même si la transparence du dialogue a été limitée, "la visite dans son ensemble n'était pas si mal", a réagi un autre diplomate occidental.

(http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html avec AFP) jeudi 8 avril 2010