Manifestations en thailande:Les chefs des " chemises rouges " traqués !!
16.04.2010 - 17:35:11

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AFP, Mise a jour : 16/04/2010 11:43

Nouvelles tensions en Thaïlande: les chefs des "chemises rouges" traqués !!

La tension est brusquement remontée vendredi à Bangkok où les forces de l'ordre ont tenté en vain d'interpeller des chefs des "chemises rouges", ces opposants qui manifestent depuis plus d'un mois pour obtenir des élections anticipées en Thaïlande.



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Six responsables des "rouges" ont réussi à échapper aux policiers ayant investi l'hôtel où ils se trouvaient dans la matinée.

L'un d'eux l'a fait de façon spectaculaire en enjambant un balcon puis en descendant la façade de l'hôtel à l'aide d'une corde.

"L'opération a échoué (...) Mais nous allons en mener d'autres", a déclaré peu après le porte-parole du gouvernement, Panitan Wattanayagorn.

Cette intervention policière a de nouveau accru la tension dans la capitale après trois jours de calme liés aux célébrations festives du Nouvel an bouddhiste.

Elle démontre que le pouvoir semble décidé à remettre la pression sur les "rouges", une semaine après les violents affrontements ayant fait 23 morts et plus de 850 blessés dans le centre de Bangkok.

Ces violences, les pires depuis près de 20 ans dans le royaume, avaient renforcé la détermination des "rouges" qui ont consolidé cette semaine le blocus du quartier commercial qu'ils occupent depuis début avril.

"Notre patience a atteint ses limites", a prévenu Arisman Pongruangrong, peu après s'être échappé de l'hôtel à l'aide d'une corde. "Notre mission est désormais de traquer (le Premier ministre) Abhisit (Vejjajiva) et Suthep" Thaugsuban, vice-Premier ministre chargé de la sécurité.

Ce dernier avait assimilé peu avant certains "rouges" à des "terroristes" et annoncé que des "mesures décisives" allaient être prises pour les arrêter.

Abhisit ne s'est pas publiquement exprimé depuis lundi.

En poste depuis décembre 2008, le Premier ministre est contraint de loger dans une caserne militaire depuis le début des manifestations à la mi-mars.

Après avoir imposé l'état d'urgence le 7 avril, il a lancé des mandats d'arrêt contre les principaux meneurs "rouges". Mais aucun d'eux n'a encore été interpellé.

Sur le plan politique, l'impasse semble totale. Les "rouges", considérés comme proches de l'ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra, "refusent" toute négociation avec le pouvoir.

Ils affirment qu'ils ne quitteront Bangkok que lorsque sera annoncée la dissolution immédiate de la chambre basse du Parlement ainsi que le départ d'Abhisit, arrivé au pouvoir de manière "illégitime".

Le Premier ministre, qui a exclu de démissionner, n'envisage pas d'élections avant la fin de l'année, soit un an avant le terme de la législature.

Silencieux jusqu'ici, les partisans du pouvoir commencent à se mobiliser. Ils ont lancé vendredi dans la rue les "chemises roses", un nouveau mouvement qui a rassemblé quelque 5.000 personnes réclamant une action déterminée pour que "l'ordre soit rétabli" dans la capitale.

Les "roses" prennent en partie la place des "chemises jaunes", qui étaient descendues dans la rue en 2006 pour précipiter la chute du Premier ministre Thaksin Shinawatra, dont les "rouges" réclament aujourd'hui le retour.

Soutenues par les élites de Bangkok, les "jaunes" avaient ensuite occupé deux aéroports durant neuf jours pour renverser les partisans de Thaksin, revenus au pouvoir quelques mois auparavant à la faveur d'élections.

Après être restée fermée trois jours, la bourse de Bangkok a perdu 3,25% vendredi. "Les investisseurs restent en retrait en raison de leurs inquiétudes sur la situation politique", a expliqué Chai Chirasevenupraphand, analyste pour Capital Nomura Securities.