Manifestations en Thailande : 2 policiers tués à bangkok !!
08.05.2010 - 15:01:18

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AFP, Mise a jour : 08/05/2010 07:59

Thaïlande: deux policiers tués à Bangkok en pleine négociation de sortie de crise
Deux policiers thaïlandais ont été tués lors de nouvelles attaques près du site qu'occupent les manifestants antigouvernementaux à Bangkok, aiguisant de nouveau les tensions au moment où les autorités s'efforcent de négocier un plan de sortie de crise.





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Les manifestants, surnommés les "chemises rouges", se sont empressés de démentir toute implication dans ces violences, tout en assurant qu'elles n'affecteraient pas les négociations en cours. Deux mois de manifestations et plusieurs éruptions de violence portent désormais à 29 le bilan des morts alors qu'un millier de personnes ont été blessées.

"Deux policiers ont été tués. Je pense que quelqu'un ne souhaite pas que ces manifestations prennent fin", a déclaré le général Prawut Thavornsiri, porte-parole du centre des opérations de la police.

Les attaques commises à l'aide de trois grenades M-79 ont eu lieu tôt samedi contre un poste de contrôle des forces de l'ordre à proximité du campement des protestataires. Un policier de 35 ans est décédé à l'hôpital, selon une source hospitalière. Cinq autres policiers et trois militaires ont été blessés par les explosions.

Un peu plus tôt, un homme avait ouvert le feu dans le quartier d'affaires de Silom, au coeur de Bangkok, tuant un policier et blessant quatre personnes, deux policiers et deux civils. "Un homme circulant à moto a tiré sur des policiers en patrouille", a indiqué le porte-parole de la police, le général Pongsapat Pongcharoen.

Ces dernières attaques se sont produites près du lieu où avait été commise, le 22 avril, une autre agression à la grenade qui avait coûté la vie à une Thaïlandaise de 26 ans et fait un grand nombre de blessés, parmi lesquels des étrangers.

"Les chemises rouges prônent toujours la non-violence et nous n'avons rien à voir avec ces incidents", a lancé devant ses partisans Weng Tojirakarn, un des cadres de l'opposition. "Cela démontre que personne n'a intérêt à ce que les forces de l'ordre restent stationnées à Silom", a-t-il ajouté en demandant au Premier ministre Abhisit Vejjajiva de lever l'état d'urgence et d'ordonner le retrait des troupes.

La zone est surveillée par la police anti-émeutes depuis que les "rouges", qui exigent la démission d'Abhisit et des élections anticipées, l'ont occupée il y a huit semaines.

Les "rouges", dont beaucoup se revendiquent de l'ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra, ont réuni jusqu'à 100.000 personnes à Bangkok mi-mars, avant de dresser des barricades de bambous acérés et de pneus imprégnés de liquides inflammables autour d'un vaste quartier de la capitale.

Cette nouvelle éruption de violence survient alors que semblait se profiler une sortie de crise.

La feuille de route pour la réconciliation proposée par Abhisit Vejjajiva, comprenant des législatives anticipées le 14 novembre, avait reçu mardi un accueil positif des "chemises rouges". Le Premier ministre avait promis jeudi de dissoudre la chambre basse du Parlement dans la deuxième quinzaine de septembre, ouvrant la voie à des élections anticipées dans l'espoir de vaincre la méfiance de manifestants.

Mais les différentes parties tentent toujours de surmonter leurs divergences sur la date de la dissolution du parlement, avant la tenue du scrutin législatif. "Nous avons besoin de la coopération de tout le monde pour que la paix revienne en Thaïlande", a souligné vendredi le vice-Premier ministre Suthep Thaugsuban. "Tout le monde doit y mettre du sien pour éviter la violence".

Compliquant encore un peu plus la situation, les ennemis jurés des "rouges", les "chemises jaunes" royalistes théoriquement favorables à Abhisit, ont dénoncé sa faiblesse et exigé qu'il annule les élections anticipées.