LE LAOS : MEMORANDUM
04.01.2013 - 01:25:10

LE LAOS : MEMORANDUM


A L’ATTENTION

DES MEMBRES DE L’ORGANISATION DES NATIONS-UNIES
ET
DE L’ALLIANCE INTERNATIONALE POUR LA DEMOCRATIE

NEW YORK, LE 22 OCTOBRE 2011

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CENTRE D’ETUDES ET DE RECHERCHES SUR LE LAOS ET L’ASIE

PARIS, LE 20 SEPTEMBRE 2011

Khamphèo PHIPHAK

Docteur en Sciences Politiques
de l’Université de Paris, FRANCE


LA SITUATION DU LAOS
DEPUIS 1975

SOMMAIRE
INTRODUCTION……………………………………...1
RAPPEL DES FAITS…………………………………..3
LE TRAITE D’AMITIE LAOS – VIETNAM……….................10

( LES RELATIONS SPECIALES )
LES PERSPECTIVES…………………………………14

CONCLUSION………………………………………...17

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INTRODUCTION

Tout au long de l'histoire du Laos, des discordes apparues au sein du peuple laotien furent, à plusieurs reprises, des causes de l'ingérence ou de l'invasion étrangère. Il en fut de même des réconciliations entre les laotiens dans le passé; chacune d'elles fut le résultat d'une pression de la part des puissances étrangères en fonction de leur propre intérêt stratégique et toujours au détriment de celui du peuple laotien.

Il en résulte la subordination de la politique du Laos à celle des pays étrangers provoquant des crises internes et des conflits avec quelques pays voisins.

Sur le plan économique, le Laos a le triste privilège de se classer au premier rang des pays assistés. En vérité peu de Laotiens perçoivent le moindre dollar, alors que la plupart des dirigeants ont leurs comptes bien approvisionnés dans les banques étrangères.

De ce fait, la décadence de la société laotienne est telle que le système des valeurs est étroitement subordonné au dollar ainsi qu'à la hiérarchie des privilèges civils et militaires du Parti.

Pour le Parti Populaire Révolutionnaire Lao, le coupable de cette catastrophe n’est évidemment pas le pouvoir qu’il mène, mais le régime précédent.

En dépit d’un potentiel humain et d’une richesse non négligeable du sol et du sous-sol; en dépit de la capacité productrice d’une population habile et dynamique, la question se pose de savoir où en est le Laos aujourd’hui par rapport à des pays du Sud-est asiatique?

A l’instar de la révolution d’octobre soviétique de 1917 et de la révolution culturelle chinoise des années soixante, durant la seconde moitié de l’année 1975, le processus révolutionnaire au Laos s’était accéléré. Le Parti communiste laotien dit Parti Populaire Révolutionnaire Lao sortit de l’ombre pour diriger la phase


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ultime de la prise du pouvoir. Celle-ci comportait deux phases :
– d’une part, celle de l’extension et de la consolidation des forces communistes révolutionnaires,

– d’autre part, celle de l’instauration de la démocratie populaire dite République Démocratique Populaire Lao.

Plus de trente années de Communisme et de Traité Spécial Laos/Vietnam ont produit au Laos des résultats fort éloignés de l’utopie originelle. Le système politique – qu’il soit dictature personnelle ou dictature d’une direction collégiale – est caractérisé par l’omnipotence de l’Etat, un pouvoir fonctionnant en circuit fermé, une société qui n’a pu s’organiser selon sa volonté et qui dépend totalement du pouvoir.

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RAPPEL DES FAITS

Le 2 décembre 1975 le Parti Populaire Révolutionnaire Lao ( PPRL ) a, avec l'aide massive des vietnamiens en imposant un régime communiste, mis en place un pouvoir absolu. La monarchie vieille depuis plus de dix siècles est brutalement abolie et déracinée. Avec le Laos vaincu, le Parti Populaire Révolutionnaire Lao a changé de nom. La République Démocratique Populaire Lao a été proclamée sans que le peuple ait eu à se prononcer démocratiquement et librement. Ce changement n’avait pas été souhaité par le peuple laotien, il a, au contraire, été mis en place au mépris de la volonté générale de la population. Cette politique du nouveau pouvoir a été marquée par l’utopie. Le peuple a été terrorisé, privé de tous droits et libertés. Depuis, les souffrances du peuple laotien ne connaissent plus de bornes, ni de répit. Le PPRL sévit de façon extrême contre ceux qui avaient servi l’ancien régime. Les défenseurs des droits humains, sont également pris pour cible parce qu’ ils contrarient le régime ; et qu’ils figurent, en raison de leur engagement, parmi les victimes de détentions arbitraires. Aussi, des milliers de personnes ont été arrêtées et exécutées pour des motifs politiques.

Les Laotiens ont plié devant l’immense souffrance qu’ ils ont subie et continuent de subir depuis que le canon s’est tu dans les campagnes, et faisant fi des scandales et de la colère du peuple, le PPRL a confisqué le pouvoir et la paix.

Ils ont pleuré, la journée noire le 2 décembre 1975, quand le drapeau communiste a été hissé.

Le rêve d’un Laos qui aurait pu connaître enfin la concorde, la démocratie et la prospérité s’est écroulé. Discrètement, comme on le fait au Laos. Tant il est vrai, dit Henri Amouroux dans un article sur les crimes nazis ( le monde du 25 octobre 2000 ), que « l’incuriosité demeure encore grande, la curiosité suspecte, s’agissant d’un autre empire du mal, celui de Staline, celui de Ho Chi Minh, celui de Pol Pot, de leurs suiveurs, de leurs fidèles, comme s’il fallait qu’au devoir de mémoire des

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crimes des uns, correspondît obligatoirement le devoir d’oubli des crimes des autres ».

Dès les premiers jours de la prise de pouvoir communiste, en 1975, le quadrillage policier s’impose dans toutes les villes. Méthode éprouvée en URSS, dans les démocraties populaires et jusqu’à Cuba où les CDR, les Comités de Défense de la Révolution chargés de guetter la moindre entorse à la moralité communiste ont des yeux et des oreilles partout. Depuis le changement du régime, ce contrôle de la population est toujours appliqué. Le policier peut entrer chez n’importe qui à n’importe quelle heure, et il ne s’en prive pas. L’Etat, le Parti, c’est lui. Prononcer le mot « multipartisme » en public, critiquer le Parti ou exprimer des idées contraires à la ligne peut mériter la détention.

Dans toute université, comme dans toute entreprise et dans tout corps de métier, des membres du Parti servent de révélateur auprès de leurs camarades de travail. Leur mission consiste à espionner leur objet. Certains employés d’hôtel, chauffeurs de taxis et conducteurs de cyclopousse sont dressés pour surveiller spécialement les visiteurs étrangers d’origine laotienne signalés en conséquence.

Bonnes élèves de la Stasi de l’Allemagne de l’Est et du KGB soviétique, les forces de sécurité laotiennes ont calqué leurs méthodes de travail sur ces deux célèbres organismes. Mélangés à la population, leurs agents grouillent aussi dans chaque administration. Véritable machine de propagande, le service de l’enseignement politique s’efforce d’entraîner les habitants à appliquer au mieux les différents programmes du Parti.

On sait que la liberté de la presse est essentielle dans la vie d’une nation. Qui dit qu’elle n’est pas respectée au Laos ? se défend le pouvoir. En réalité, toute presse est le reflet de la pensée unique et l’imprimerie un monopole d’Etat. La loi sur la presse du Laos contient deux points importants :

1. L’Etat maintient un strict contrôle sur la presse.

2. Il interdit absolument les publications privées.

Dans toutes les époques de la Révolution, le Parti a maintenu le principe de son
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contrôle direct sur la presse ( AFP, 10 octobre 1998 ). Aucun spectacle artistique ne peut, bien sûr, être donné sans avoir reçu au préalable l’imprimatur officiel.

Aujourd’hui, on dit « Où sont les promesses des dirigeants communistes » ? Tous les Laotiens le savent : leur pays est sous la coupe d’un régime mandarinal - autocratique et miné par la corruption. Au nom de la révolution,
c’est-à-dire de l’espoir d’une vie meilleure et digne, on impose à la population une
vie misérable.

Les forces hostiles….Marotte de tout Etat totalitaire : s’inventer à tout bout de champ des adversaires afin de justifier leur politique de répression, de regonfler les désenchantés et de ranimer leur propre ardeur. Après les colonialistes, les féodaux, les impérialistes, les fantoches, voici donc maintenant, les manœuvres de l’évolution pacifique de l’Occident et des groupes de réactionnaires laotiens à l’étranger. L’évolution pacifique…… Le pire ennemi qui menace aujourd’hui l’existence du régime. C’est une propagande du Parti. Sans cesse, les dirigeants communistes rabâchent ce thème.

La stratégie du Parti communiste vietnamien au Laos consistait à favoriser la participation de Nèo Lao Hak Xat ( NLHX ) à un Gouvernement Royal d’Union
Nationale ( GRUN ), issu des Accords de Vientiane de 1973 pour rétablir la paix et la concorde nationale, comme étape clef débouchant sur l’abolition de la monarchie constitutionnelle, sur la prise du pouvoir par Parti Populaire Révolutionnaire
Lao ( PPRL ) et enfin sur l’instauration de la République Démocratique Populaire
Lao ( RDPL ).

Le Parti Populaire Révolutionnaire Lao règne en maître absolu. C'est une date noire dans l' histoire du Laos. L' idéologie marxiste-léniniste est la base du régime dirigé par le PPRL qui a surgi brutalement de la clandestinité.

Mais personne n’avait soupçonné que le PPRL, jusque là clandestin, allait faire surface en vue de s’imposer et de s’emparer du pouvoir. Le Roi, la Reine, le Prince Héritier, les membres du gouvernement, les cadres militaires, policiers et administratifs ont été arrêtés et déportés dans des camps de concentration. Poussé et encouragé par les communistes vietnamiens, le PPRL a détruit le fondement du pays, désormais devenu une province du Vietnam.
Dans les Accords de Genève de 1954 et de 1962, dans les Accords de Paris de 1973
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( Art. 20 ) et de Vientiane, il est interdit d'introduire, au Laos, des troupes et des personnes paramilitaires, des armes et des munitions, du matériel militaire. Il est urgent que le Vietnam respecte les droits nationaux fondamentaux du peuple laotien, s'abstienne d'intervenir dans les affaires intérieures de ce pays et reconnaisse le Laos comme un Etat pleinement indépendant et souverain, tel qu'il a été exigé et précisé par ces Accords. Ceux-ci n'ont jamais été respectés par le Vietnam. Les communistes vietnamiens sont seuls et entièrement responsables d'une situation qui soulève l'opprobre au Laos. Toutes les libertés démocratiques ont été supprimées. Les pagodes et les lieux saints, jadis, respectés et protégés, ont été transformés en tribune de propagande où les appels à la haine et à la vengeance sont proférés. Le pays tout entier vit dans l'angoisse et la peur.

Ce régime a provoqué un exode sans précédent dans l'histoire du pays: plus d'un dixième de la population, soit 420 000 personnes, a dû quitter le sol natal pour trouver refuge dans des pays libres et démocratiques.

Pourquoi cette fuite massive ? Car, il s’agit bien de la fuite, fuite éperdue, fuite désespérée, fuite de peur, fuite de non-retour. Quelles en sont les causes ? La vérité doit être dite. L’opinion se doit d’être informée de la façon la plus complète sur ce troublant problème de la grande tragédie humaine qui ébranle la conscience du monde civilisé, en même temps qu’il représente un puissant détonateur pouvant conduire à une nouvelle extension de conflit.

C’est dans cette furie de persécution et de cliquetis d’armes que des milliers de personnes, obéissant à des réflexes de survie, ont décidé, avec des pleurs et des larmes, la rage au cœur, de fuir le régime dictatorial qui ne sécrète que la haine, la persécution et la mort.

Ils fuient leur pays :

1 -Parce que le nouveau régime a dévoilé son visage de monstre, d’une cruauté démentielle ( régime stalinien ).
2 -Parce que la démocratie et la liberté n’existent plus nulle part dans le pays.
3 -Parce qu’on y meurt dans des camps de concentration.
4 - Parce que la sécurité n’est plus de mise.

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5 -Parce qu’on y a peur, peur de représailles, peur des descentes de la police secrète.

Jusqu’à présent, aucun processus de démocratisation n'est encore à ce jour perceptible: le citoyen laotien n'a toujours pas le droit à la libre expression. Enfin le pouvoir a plongé le peuple laotien dans une pauvreté extrême avec toutes les inévitables conséquences sociales : drogue, prostitution, sida….

Adoptée le 15 août 1991, la Constitution a conservé le Parti comme noyau dirigeant
du système politique et a déterminé le nouveau rôle du Parti ; elle se réfère au Centralisme Démocratique et justifie la dictature du Parti Populaire Révolutionnaire Lao ( PPRL ) au nom du peuple multiethnique. Le rôle des militants est renforcé. Cette Constitution est aussi la première Constitution écrite seize ans après la prise de pouvoir communiste en 1975. Le préambule reconnaît le dirigeant du Parti Communiste Indochinois ( PCI ) puis du Parti Populaire Révolutionnaire Lao ( PPRL ) durant les soixante ans de lutte. Le régime du parti unique demeure la force politique dominante ; le gouvernement, l’armée et la bureaucratie lui sont subordonnés et les grandes orientations de la politique gouvernementale sont fixées par son Bureau Politique et son Comité Central.

Le Parti Populaire Révolutionnaire Lao s’est emparé du pouvoir que les masses révolutionnaires avaient pris et tentaient d’organiser. Il a transformé le pouvoir populaire en Dictature du Prolétariat, c’est-à-dire en Dictature du Parti sur le Prolétariat, comme le reste de la société. Le système politique né de cette substitution du Parti aux masses est fondé sur plusieurs principes. Le Parti revendique le monopole du pouvoir et le monopole de l’idéologie. Il légitime cette prétention en identifiant les intérêts de la société à son projet, en invoquant la nécessité historique, les impératifs de la lutte de classe, la caution de la science marxiste. Cette légitimité ne doit rien à la société. Le Parti est la conscience sociale, il ne peut donc trouver de limites à son pouvoir dans la société.

Avant 1975, le pouvoir est représenté constitutionnellement par une monarchie bouddhiste ; après 1975, le pouvoir ne passe plus par le bouddhisme mais par l’idéologie marxiste. La marxisation de la société laotienne, sa soumission à une idéologie totalitaire correspondent comme en URSS, en Corée du Nord, au

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Vietnam, à Cuba à une mise en cause profonde et généralisée des valeurs, des croyances et des références traditionnelles.

Le PPRL proclame orgueilleusement que le Parti et le Peuple sont unis. Tout système politique autour d’une culture politique dont les valeurs, les symboles, les solidarités permettent au système d’être au contact de la société, d’acquérir une légitimité, et à la société de s’identifier au pouvoir. Mais, si dans les systèmes pluralistes la culture politique est relativement ouverte hétérogène, dans les systèmes autoritaires, elle est caractérisée par l’homogénéité et le refus de la compétition avec d’autres idées et valeurs.

Les communistes laotiens n’ont-ils pas usé de tous leurs talents pour détruire un grand pan de la communauté nationale au nom de la lutte des classes ? Le Parti Populaire Révolutionnaire Lao ( PPRL ) n’a-t-il pas donné l’ordre d’éliminer dans ce but tout propriétaire foncier, tout officier, tout cadre civil et tout notable de l’ancien régime, comme l’on fait méthodiquement les tortionnaires de Pol Pot ? Quelle distinction peut-on faire entre ces deux objectifs : d’une part, la liquidation par les Khmers Rouges du peuple ancien au bénéfice d’un peuple nouveau composé de leurs fidèles, et d’autre part, la réduction par tous les moyens appropriés des fonctionnaires et des militaires de l’ancien régime laotien pour les remplacer par l’homme nouveau socialiste ? La seule variante tient au fait que, contrairement à leurs voisins, les apparatchiks du Parti Populaire Révolutionnaire Lao ont bénéficié de tout le temps désiré pour commettre leurs crimes.

Considérée comme crime contre l’humanité, la notion de génocide a été définie par l’Assemblée Générale des Nations Unies réunie à Paris, au Palais de Chaillot, le 9 Décembre 1948. Selon les premiers mots de cette convention ( résolution 260 A ( 111 ) « le génocide s’étend de l’un quelconque des actes commis dans l’intention de détruire ou tout ou en partie un groupe national, ethnique, racial ou religieux ». Complétons cette définition par celle-ci : Les sociétés qui engendrent un Parti unique, une police secrète et un appareil militaire consacré à l’expansion géopolitique sont des Sociétés Génocidaires en puissance et les Etats totalitaires représentent la forme la plus accomplie de ces actes criminels.

Notre propos est de démontrer que le régime laotien est coupable de génocide,

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c’est-à-dire, selon l’Assemblée Générale des Nations Unies, d’un crime du droit des gens que le monde civilisé condamne et pour lequel les auteurs principaux et leurs complices, qu’ils soient des personnes privées, des fonctionnaires ou des hommes d’Etat, doivent être punis, qu’ils agissent pour des raisons raciales, religieuses, politiques ou pour d’autres motifs.

En réalité, le changement de régime n'a pas le soutien de la population parce que dicté par le Vietnam. La révolution qui s’est produite au Laos est l’œuvre des communistes vietnamiens qui se sont retranchés derrière les dirigeants du Parti Populaire Révolutionnaire Lao. Désormais, le Laos fait partie de la sphère d’influence vietnamienne. Le mécanisme de changement radical dans le destin du Laos, s’éclaire dans la mutation opérée par le Nèo Lao Hak Xat ( NLHX ) et le Parti Populaire Révolutionnaire Lao ( PPRL ) qui étaient devenus « le Cheval de Troie » des Communistes Vietnamiens pour coloniser le Laos.

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LE TRAITE D’AMITIE

LAOS - VIETNAM

( LES RELATIONS SPECIALES )

Le 17 Juillet 1977, le Laos signait avec le Vietnam un Traité d’Amitié et de Coopération Spéciale, valable pour 25 ans et reconductible. Ce Traité légalise aujourd'hui encore le stationnement de plus de 100 000 soldats vietnamiens au Laos. Cette présence militaire garantit la tutelle de Hanoi sur Vientiane et assure à l'évidence la mainmise sur le pays. Ce Traité permet aussi au Vietnam d’exploiter la forêt et les mines du Laos.

Les Relations Spéciales entre les deux pays sont d’abord garanties par la présence des troupes vietnamiennes d’occupation au Laos. A un autre degré d’intégration des états-majors et des armées qui assurent un contrôle total des forces de sécurité par le Haut Commandement de Hanoi. Elles se fondent aussi sur les liens anciens de Parti à Parti et les fidélités personnelles des dirigeants. Il n’existait, à l’origine, qu’un seul Parti Communiste Indochinois dans les années trente : le Parti Communiste Indochinois, et celui-ci était dirigé par les Vietnamiens. Ho Chi Minh décida de le scinder en trois branches en 1951 ( Parti communiste vietnamien, laotien et cambodgien ). Mais la coordination resta étroitement dans les mains de Hanoi. Ce schéma était inspiré plutôt, à l’époque, par une volonté d’hégémonie vietnamienne, comme ce sera le cas plus tard, que par le nouveau modèle à l'instar de l’URSS ou de la fédération des républiques de Russie. Le Laos est soumis à un régime de la « souveraineté limitée » par le Vietnam, pour reprendre l’expression que les dirigeants soviétiques appliquaient à leurs propres Etats-satellites d’Europe de l’Est. Les liens entre les deux pays restent toujours étroits et le Vietnam continue, sous prétexte de solidarité révolutionnaire, à exercer son ascendant et son contrôle sur le Laos. Le Parti Populaire Révolutionnaire Lao ( PPRL ) ne remet jamais en cause cette alliance inégale.

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La cohésion du bloc, Laos-Vietnam, passe donc par une forte imbrication des diverses instances partisanes : les Bureaux Politiques se réunissent, au grand complet, au moins une fois l’an, et, aux principaux niveaux de la hiérarchie, les responsables ont des rencontres fréquentes ou des sessions communes afin d’entretenir une étroite collaboration.

Les relations privilégiées s’étendent, bien entendu, à la sphère étatique, dans tous les domaines et à tous les échelons . Les deux pays sont désormais liés par des Traités d’Amitié et de Coopération Spéciale qui couvrent l’ensemble des questions
militaires et stratégiques, politiques et économiques. Dans le cadre des Relations Spéciales, le Laos confirme son ancrage au Vietnam. L’armée laotienne a été formée et encadrée par les Vietnamiens. La présence d’officiers vietnamiens à tous les échelons du commandement et le contrôle sur les unités et les services de sécurité sont encore renforcés du fait de l’état de guerre. Les cadres civils et militaires laotiens sont astreints périodiquement à des séminaires politiques qui se déroulent le plus souvent à Hanoi ou à Hochiminhville. Les Vietnamiens aujourd’hui sont assimilés au Laos et intégrés dans l’administration laotienne. A terme avec les flots de colons qui arrivent au Laos, celui-ci risque de perdre sa culture, sa langue et même son identité.

Jamais, un gouvernement digne de ce nom, n’aurait accepté de lier le sort de son peuple à celui de son ennemi héréditaire. Ces Relations Spéciales de 25 ans reconductibles donnent le temps de programmer aux communistes vietnamiens une autre race de Laotiens vietnamisés. C’est le temps nécessaire pour eux de réaliser l’intégration complète et définitive de cette espèce de Laotiens dans un ensemble homogène du Grand Vietnam.

Devant un Exodus sans précédent dans l’histoire millénaire du Laos, devant une ingérence sans vergogne, devant une occupation effrontée sous prétexte d’un Traité d’Amitié et de Coopération Spéciale, devant toutes les violations flagrantes ou insidieuses du droit des gens et des droits de l’homme dont les communistes vietnamiens sont coupables envers le Laos, le silence demeure face à ces crimes contre l'humanité. Toutes les violations n’ont jamais été dénoncées formellement, leurs auteurs n’ont jamais été arrêtés.

Avec des troupes d’occupation sont venus des milliers de conseillers, d’experts de

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toutes sortes qui remplissent tous les ministères laotiens transformés en relais d’exécution des ordres de Hanoï. D’autre part, des centaines des milliers de « colons » par familles entières envahissent le pays, livré au pillage systématique.


La République Démocratique Populaire Lao est l’antipode des qualificatifs qu’elle s’est donnée. Aucune liberté élémentaire n’existe actuellement au Laos.

Le communisme importé par le Vietnam est générateur de bureaucratie qui a conduit les dirigeants laotiens à des erreurs catastrophiques dans la conduite du pays. Au Laos, la révolution communiste n'a pas donné les résultats escomptés. La situation économique et sociale a atteint son plus bas niveau avec la multiplication des pauvres. Pendant plusieurs décennies le Laos a vécu dans l'utopie. Le peuple s'appauvrit mais dans le même temps les membres de la Nomenklatura amassent des fortunes. Le Laos est sous perfusion et survit grâce à l'aide internationale.

A mesure que le temps passe, le régime apparaît nettement usurpateur et illégal. Il a accaparé le pouvoir grâce au soutien des forces armées vietnamiennes et l’exerce arbitrairement sous leur protection. Il n’a pas procédé aux consultations populaires.

La communisation du Laos est dictée par la stratégie du Parti communiste vietnamien visant à créer une fédération indochinoise dont il prendrait la direction.

En effet, si le Nèo Lao Issara servait de couverture au Viet-Minh au Laos, le Nèo Lao Hak Xat servait de couverture au Front de la Patrie du Vietnam. De même que le Parti Populaire Révolutionnaire Lao ( PPRL ) y servait de couverture pour le Parti Communiste Vietnamien ( PCV ). L’accélération de la communisation du Laos était dictée essentiellement par l’orthodoxie doctrinale, car il ne faut pas négliger le fait que les communistes laotiens étaient très fidèles à la tactique léniniste de prise de pouvoir. L’établissement de la République Démocratique Populaire Lao est le fruit des trente années de lutte menée par le Parti Communiste Indochinois ( PCI ), puis par le Parti Populaire Révolutionnaire Lao, de concert avec le peuple vietnamien. Il constitue un gravissime tournant historique de l’histoire dramatique du Laos et du peuple laotien.

Le PPRL est bien l’agent d’un plan conçu et dirigé par Hanoi. Le plan vietnamien

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est de transformer le Laos en annexe du Vietnam.

Soumis à une occupation étrangère et à un régime de persécution impitoyable, asphyxié dans son propre pays par le manque de liberté, le peuple laotien oublié, délaissé, a fini par perdre sa dignité et son identité nationale.


Devant cette réalité, le peuple laotien demande :


1 - Le retrait des forces d’occupation vietnamienne du territoire national.
2 - La cessation de toute immixtion dans les affaires intérieures du Laos.
3 - Le respect de l’ indépendance et de l’ intégrité territoriale du Laos.
4 - La fin du régime dictatorial en vue de réaliser la réconciliation et la
concorde nationale.
5 - La mise en place d'un régime politique établi en accord avec l’opinion
majoritaire des citoyens.
6 - Le respect des libertés fondamentales et les droits de l’homme.
7 - Le respect de droit international.

L’immense majorité des Laotiens est tout à fait résolue à recouvrer intégralement la souveraineté nationale. La démocratie se confond exactement, pour les Laotiens, avec la souveraineté nationale. La démocratie, c’est le gouvernement du peuple par le peuple, pour le peuple, et la souveraineté nationale ( Abraham Lincoln ), c’est le peuple exerçant sa souveraineté sans entrave.

Le peuple laotien ne demande qu’à vivre en paix et en bonne intelligence avec ses voisins et n’a d’autre ambition que de vivre hors de toute obédience idéologique et d' ingérences étrangères.

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LES PERSPECTIVES



La définition que l’on peut donner du système politique laotien actuel, c’est un monopole de pouvoir aux mains d’un Parti unique, Parti Populaire Révolutionnaire Lao, incapable de moderniser le pays.

Le Laos, se trouvant dans cette situation depuis 1975, ne pourra trouver son salut que s’il se tourne vers de nouveaux horizons en se dotant de bases réelles d’un régime véritablement démocratique, notamment, par la création d’un Etat de Droit pourvu d’une Constitution Nationale endogène afin d’établir des structures propices à la gestion des affaires du pays et de la société.

Des nouvelles raisons d’espérer existent si le pouvoir en place associe des réformes économiques aux réformes politiques. Dans cette optique, le projet de la société doit reposer sur des fondations démocratiques parce que la démocratie favorise l’initiative individuelle et garantit la liberté. Sur le plan économique, le Laos peut tirer avantage de toutes les possibilités géostratégiques, géopolitiques ainsi que des ressources naturelles du pays. Cette disponibilité des moyens peut arrêter la détérioration du niveau de vie et relever le pouvoir d’achat de chaque citoyen. Un projet en faveur d'une nouvelle société permet d’amorcer un processus de croissance économique et un développement soutenu en vue de rétablir une justice sociale par la redistribution des richesses. Le pouvoir politique doit avoir une vision nette et précise de l’avenir sans laquelle un projet de développement ne peut réussir car celui-ci doit répondre aux besoins de la population non seulement dans l’immédiat mais aussi pour les prochaines décennies.

La nouvelle société aura pour objectif majeur de promouvoir la démocratie, le bien-être, le bonheur et la culture de tous les laotiens. Le peuple laotien aspire à une société véritablement juste, fondée sur la démocratie et sur la défense de l’indépendance et de la souveraineté nationale.

Un nouveau projet de la société consiste à garantir l’avenir de tous les citoyens ; il constitue une mission pour le pouvoir public qui a pour devoir de respecter les
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valeurs laotiennes ainsi que les valeurs démocratiques :

- La liberté.
- Les droits fondamentaux.
- Les devoirs.
- La responsabilité.

Il est très important de faire savoir que les laotiens attendent beaucoup plus du changement de régime. Cela va être la seule voie qui puisse répondre aux besoins du pays.

Ainsi, les attentes sont les suivantes :

1- L’indépendance.
2- La souveraineté.
3- La démocratie.
4- L’unité nationale.
5- La liberté.
6- Les élections libres.
7- Les droits de l'homme.
8- La cohésion et justice sociale - l’égalité devant la loi.
9- L’intégrité territoriale.
10- L’application des principes de la coexistence pacifique et de bon voisinage.


Un régime libéral constitue la seule voie qui puisse sortir actuellement le Laos de la situation difficile dans laquelle il est plongé. Cette situation ne peut se réaliser que par le biais de volonté politique du pouvoir en place ainsi que par la réconciliation nationale.

Dans une démocratie libérale, tous les citoyens sont égaux en droit et en dignité. Dans la démocratie, la liberté est le premier Droit fondamental parmi les Droits de l’Homme. Les Droits fondamentaux de l’homme comprennent notamment le droit à la vie, la liberté de parole, la liberté d’expression, le droit à la propriété privée, les

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droits politiques et sociaux.

La démocratie est un régime qui garantit la liberté. Elle favorise aussi l’initiative
individuelle qui, en retour, permet de faciliter le progrès économique et social. Il n’y a pas de démocratie sans la société civile forte et indépendante. Désormais ce qu’il faut pour le Laos c’est un Etat de droit.

Le peuple laotien a un rôle important à jouer et une responsabilité à assumer en ce qui concerne la sauvegarde de la souveraineté, de la démocratie, la promotion des droits de l’homme et des libertés fondamentales ainsi que la promotion et le progrès de sociétés, institutions et processus démocratiques.

Les Laotiens l’affirment, parce qu’ils ont confiance dans la démocratie. Ils répètent
que c’est par des élections générales et libres qu’il faut au plutôt donner à la nation le moyen de sceller en elle-même sa propre unité. C’est en tenant compte de tous ces paramètres peuvent servir de fondement pour changer le régime politique, économique et social du Laos. C’est sur la base d’un vaste et puissant rassemblement des cœurs et des esprits, manifesté par celui des suffrages, qu’on pourra gouverner, rénover, et s’il le faut, affronter les problèmes. Au contraire, prolonger la situation présente, dans laquelle il est évident que les publics, privés de la confiance de la nation, pourraient se trouver à la merci des évènements, ce serait refuser la chance au Laos de trouver les voies de la paix et de la prospérité.

L’Organisation des Nations Unies, les Etats-Unis, l’Europe, l’Asie, les pays épris de paix et toutes les Institutions Internationales doivent inciter et exiger aux dirigeants communistes laotiens de mettre fin immédiatement au régime dictatorial et de procéder à une mise en place de structure nouvelle. Mais il convient de souligner que si le Laos veut donner une bonne image sur la scène internationale, il doit tout d’abord examiner la question de la paix sociale car sans la paix sociale, l’économie ne peut pas fonctionner. Cette paix ne peut venir que de la part des dirigeants du Parti Populaire Révolutionnaire Lao qui doivent accepter la voie de la démocratisation choisie par la majorité de la population.





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CONCLUSION




L’indépendance représente la valeur suprême de l’identité nationale. Elle constitue la base fondamentale de la nation; elle est la fierté et le reflet de l’aspiration de l’ensemble du peuple laotien, lequel a toujours consacré d’immenses sacrifices pour sa défense. Depuis l’abolition de la monarchie constitutionnelle, l’indépendance du Laos qui faisait l’objet d’une reconnaissance diplomatique de la part des instances internationales et de divers pays à travers le monde, s’en trouve affectée à plus d’un titre. Aussi, la restauration de l’indépendance nationale devient-elle une nécessité.

L'indépendance conduit à mener une action conforme à l'instar de la conception Laotienne , à savoir :

- aucune hégémonie exercée par qui que ce soit,
- aucune intervention étrangère dans les affaires intérieures du
pays,
- aucune interdiction faite à n'importe quel Etat d'entretenir des relations pacifiques avec n'importe quel autre, ne sauraient être justifiées. Au contraire, l'intérêt supérieur de l'espèce humaine commande que chaque nation soit responsable d'elle-même, débarrassée des empiétements, aidée dans son progrès sans conditions d'obédience.

Le Laos est en panne et la voix du Laos dans le monde est affaiblie . Or le peuple laotien a besoin de changement pour construire le pays. Il faut au pays un nouvel ordre national juste, fondé sur le droit du peuple, la démocratie, la prospérité et la solidarité.

A l’intérieur du pays, la menace la plus sérieuse pour le pouvoir communiste, ce sont les cadres du Parti qui agissent secrètement en faveur de la démocratisation de régime. Bien entendu, le pouvoir se méfie également des dissidents et des intellectuels qui n’hésitent pas à dénoncer la dictature et l’absence de liberté. Un
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renversement de régime peut provenir de toutes les oppositions réunies.

Dans la politique des Etats de la région; le Laos ne doit plus être considéré comme un Etat Tampon même si la vie et la survie du Laos sont fondées sur la qualité des relations entre les Etats voisins ainsi que des rapports de force prévalant dans la région. Le Laos doit en conséquence avoir la capacité à gérer à la fois la conjoncture régionale et internationale en tenant compte des contraintes internes et externes afin de préserver la paix, la sécurité et l’unité nationales.

L’avenir du Laos doit relever essentiellement d'un régime garantissant les libertés et les droits du citoyen, condition sine qua non, d'une politique de concorde nationale, de coopération et de solidarité, parallèlement à une politique d’indépendance, de souveraineté, d’unité, d’intégrité territoriale et des droits de l’homme parce que l’avenir du pays implique une politique réaliste ( Realpolitik ).
Par conséquent l'avènement d'un régime démocratique est une urgence nationale.


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LAOS

MEMORANDUM

FOR THE ATTENTION OF
THE MEMBERS OF THE UNITED-NATIONS’ ORGANISATION
AND
THE INTERNATIONAL ALLIANCE FOR DEMOCRACY

NEW YORK, 22th OCTOBER 2011


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CENTER OF STUDIES AND RESEARCHES ON LAOS AND ASIA

PARIS, 20th SEPTEMBER 2011

Khamphèo PHIPHAK

Doctor in Political Sciences
of the University of Paris, FRANCE


THE SITUATION OF LAOS


SINCE 1975

SUMMARY

INTRODUCTION………………………………………..1


RECALLING THE FACTS………………………………3


THE FRIENDSHIP TREATY LAOS - VIETNAM……...9
( THE SPECIAL RELATIONS )


THE PERSPECTIVES…………………………………..13


CONCLUSION………………………………………….15
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INTRODUCTION

Throughout the history of Laos, discord, caused by foreign interference and invasion, appeared among the Laotian people several times. Similarly, past reconciliations between the Laotians resulted from pressure on the part of prejudicial foreign powers, who acted according to their own strategic interests always detrimental to those of the Laotian people.

The subordination of Laos’s politic to that of the foreign countries caused internal crisis and external conflicts with some neighboring countries.

As regards the economic point of view, Laos has the privilege to be ranked first of all assisted countries. The truth is that while the Laotian citizenry receive few dollars, most leaders’ account are well fuelled by foreign banks.

The decline of the Laotian society is such that the value system is closely subordinated of the dollar and the civil and military hierarchy of privileges.

For the Revolutionary Popular Party Lao, the culprit of this disaster is not obviously the power that he leads, but the previous regime.

In spite of a human potential and of a not unimportant wealth of the ground and the basement; in spite of the producing capacity of a skilful and dynamic population, the question arises to know where is Laos today with regard to countries of Southeast Asia?

Like the October Soviet Revolution of 1917 and the Chinese Cultural Revolution of the 1960’s, the revolutionary process of Laos during the second half of the year 1975, was accelerated. The Laotian communist party, called the Lao People’s Revolution Party, came out of the shadows of leading the final phase of the power takeover. The power occupation consisted of two phases, which on the one hand an
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extension and consolidation of the revolutionary forces, whereas, on the other hand, the instauration of the people’s democracy, the Lao People’s Democratic Republic.

More than thirty years of communism and Special Treaty Laos/Vietnam produced in Laos the results hardly taken away from the original utopia. The political system – Whether it is personal dictatorship or dictatorship of a collective department direction – is characterized by the omnipotence of the state, a power operating in closed circuit, a society which was not able to get organized according to its will and which depends totally on the power.

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RECALLING THE FACTS

On the 2 December 1975, the Lao People’s Revolutionary Party ( LPRP ) with the massive assistance of the Vietnamese, imposed a communist regime and engrossed an undivided power. The ageing Laos monarchy, in place for more than ten centuries, was brutally abolished and the Lao People’s Democratic Republic proclaimed without the democratic sanction of the Lao People. Moreover, each time a strong and tragic period opened, this change was marked as utopian. Very quickly, however, the historic reality of the events became apparent. The terrorized population was deprived of all rights and liberties. Since, the sufferings of the Laotian people have known neither borders nor respite. In extreme manner, the LPRP raged against those who had been in the service of the former regime.

The people cried from the boundless pain experienced and continued since the cannon passed over the countryside in silence, a huge scandal of peace stupidly wasted. Since the dark day of 2 December 1975, the people cried over the hoisting of the communist flag and change of name, symbols of a defeated Laos. Discretely, as it is done in Laos, the dream of democracy and prosperity arising from finally meeting such a concord was lost. In fact, so much was it true, says Henri Amouroux in an article on the Nazis crimes ( Le Monde on 25 October 2000 ) that “ the incuriosity still remains large, curiosity suspect, it is a matter of another evil empire such as that of Stalin, that of Ho Chi Minh, that of Pol Pot where the memoirs of the duty of compulsory crimes of some correspond to the oblivious duty of crimes of others ”.

As early as the first days of the taking over of the communist power, in 1975, police combing was set up throughout the cities. Well-tried, the method of the USSR was used in people’s democracies, such as that of Cuba, where the CDR, the Committee of Defence of the Revolution, was entrusted with looking out for the least fault to the communist morality, the method of self-defence had eyes and ears
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everywhere. Over the last thirty-two years, such control over the population is always in practice. A police officer can gain the house of anyone at any time and does not fail to do so. The State, the Party, is him. The only means of avoiding all trouble is to stay in a corner and be quiet. Speak out the word “multi-party system” in public, criticize the Party or express ideas contrary to the Party line and detainment is deserved.

In all universities, as in all enterprise and corporations, the Party members serve as informers of their fellow workers. The informer’s mission consists of spying on their subjects. Certain hotel employees, taxi drivers, and cycle-rickshaw riders are laid out especially to watch the foreign visitors who are marked out accordingly. Good students of the Stasis of East Germany and the Soviet KGB, the Lao security forces have copied their working methods on these two famous organisms. Mixed with the population, their agents are alive also in the administration. Downright machines of propaganda, that of political teachings, are striving to lead the inhabitants to practice at best different programs of the Party.

In reality, all press is the reflection of the unique thinking and the printing office of the state monopoly.

Today, one says, “ Where are the promises of the communist leaders? ” All the Laotians know the answer : their country is under the heel of the mandarin regime, depraved and worn away by corruption. In the name of the revolution, that is to say, the hope of a better and worthy life, they impose on the population a miserable life.

After the colonialists, the feudalists, the imperialists, the puppets, there was hence the maneuvers of the peaceful evolution of the west and of the Laotian reactionary groups abroad. The peaceful evolution was propagandized as the worst enemy which threatened the regime’s existence by the Party.

The strategy of the Vietnamese Communist Party in Laos consisted of favouring the participation of the Nèo Lao Hakxat ( NLHX ) to a Royal Government of National Union, born from the Vientiane Agreements of 1973, in order to restore peace and national concord, as a key stage emerging on the abolition of the
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constitutional monarchy, on the power-taking of the Lao People’s Revolution Party ( LPRP ) and on the founding of the Lao People’s Democratic Republic ( LPDR ).

The Lao People’s Revolutionary Party rules as absolute master. A dark day in the history of Laos, the ideology of Marxist-Leninism is the base of the regime led by the LPRP, which brutally surged from the underground activity. But, nobody had suspected that the LPRP, clandestine up until that time, was going to surface in view to impose and seize power. The King, the Queen, the Crown Prince as well as the military cadres, the policemen and the administrative officials were arrested and deported to the concentration camps. Urged and fostered by the Vietnamese communists, the LPRP destroyed the foundation of the country, and henceforth Laos became the province of Vietnam.

In the Geneva Accords of 1954 and 1962, in the Paris’ Accords of 1973 (Article 20) and the Vientiane’s agreements, it was prohibited to introduce, in Laos, troops and military persons, arms and munitions, military materials. It is urgent that Vietnam respects the fundamental nation rights of the Laotian people, abstains from intervention in the internal affairs of Laos and recognizes Laos as a fully sovereign and independent state, such as it has been demanded and specified by the Accords. The Accords and agreements have not been respected by Vietnam. The Vietnamese communists are only and entirely responsible for a situation which stirs up disgrace in Laos. All the democratic liberties have been suppressed. The pagodas and the sanctuaries, formerly and protected, have been transformed and revenges uttered. The entire country lives in great distress and fear. The regime provoked the most unprecedented exodus in the history of the country; more than one tenth of the population, about 420,000 people must have left the native land in order to find a safe place in democratic and free countries.

Why this massive flight? For, it is well a matter of flight-distracted flight, desperate flight, flight of fear, flight of past all hope. What are the causes of this? The truth must be said. The opinion is proper as to be informed in complete manner on this disturbing problem of great human tragedy, which shakes the conscience of the civilized world, and at the same time, represents a powerful detonator enabled to lead to a new extension of conflict.

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It is this rage of persecution and the arms rattling that thousands of peoples, being obedient to the reflex of survival, have decided with tears and weeping an fury in heart to flee the inhumane regime, which secretes only the hatred, the persecution, and the death.


We, the Lao, flee our country because :

1 -The new regime has show its monster face of demented cruelty
( Stalinist regime )
2 -There exists elsewhere democracy and liberty.
3 - We die in the concentration camps.
4 - We are not in the security.
5 - we fear – fear of reprisals, fear of secret police raids.

Until now, any democratization process is not yet perceptible: the Laotian citizen does not always have the right to free expression. At last, the communist party has plunged the Laotian people into extreme poverty with all the social, unavoidable consequences: drugs, prostitution, and HIV.

Adopted on 15 August 1991, the Constitution has maintained the Party as the leading cell of the political system and has determined the new role of the Party; it refers to a Democratic Centralism and justifies the dictatorship of the Lao People’s Revolutionary Party ( LPRP ) in the name of the multi-ethnic people; the role of the militants is reinforced; it is also the first Constitution written sixteen years after the communist took power in 1975. The preamble recognizes the leadership of the Indochinese Communist Party ( ICP ) then, the Lao People’s Revolutionary Party ( LPRP ) during sixty years of struggle. The regime of the single party remains the dominant political force; the government, the army and the bureaucracy are subordinated to it and the main political orientations of the government are set by its Political Bureau and its Central Committee.

The Lao People's Revolutionary Party seized the power which the revolutionary masses had taken and tried to organize. It transformed the popular power into Dictatorship of the Proletariat, that is into Dictatorship of the Party on the
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Proletariat , as the rest of the society. The political system arisen from this substitution of the Party in the masses is established on several principles. The Party claims the monopoly of the power and the monopoly of the ideology. It legitimizes this claim by identifying the interests of the society with its project, by calling upon the historic necessity, upon the imperatives of the wrestling of class, the deposit of the Marxist science. This legitimacy owes nothing to the society. The Party is the social consciousness, it cannot thus find of limits in its power in the society.

Before, 1975, the power was constitutionally represented by a Buddhist monarchy; after 1975, the power doesn’t pass anymore through Buddhism, but rather through Marxist ideology. The marxisation of the Laotian society, its submission to a totalitarian ideology, like that of the USSR, North Korea, Vietnam, and Cuba correspond to a profound and generalized calling into question the values, the beliefs and the traditional references.

The LPRP proclaims proudly that the Party and the People are united. Any political system around a political culture among which values, symbols, solidarities allow the system to be for the contact of the society, to acquire a legitimacy, and to the society to become identified with the power. But, if in the pluralistic systems the political culture is relatively opened heterogeneous, in the authoritarian systems, it is characterized by the homogeneity and the refusal of the competition with the other ideas and the values.

Did not the Laotian communists use all their talents to destroy a big piece of the national community in the name of the class struggle? Did not the Lao People's Revolutionary Party ( LPRP ) give the order to eliminate in this purpose every property owner, every officer, any civil and quite considerable executive of the ancient regime, as we make methodically the executioners of Pol Pot? Which distinction we can make between these two targets: on one hand, the liquidation by the Red Khmers of the ancient people to the advantage of new people consisted of their believers, and on the other hand, the reduction by all the suitable means of the state employees and the servicemen of the ancient Laotian regime to replace them by the socialist new man? The only variant holds the fact that, contrary to their neighbours, the apparatchiks of the Revolutionary Popular Party Lao benefited of
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all the time wished to commit their crimes.

Considered as crime against humanity, the notion of genocide was defined by the General assembly of United Nations gathered in Paris, in the Palace of Chaillot, on December 9th, 1948. According to the first words of this convention (resolution 260 Has (111) " the genocide extends of the one some of the acts committed to destroy or everything or partially a national, ethnic, racial or religious group". Let us complete this definition by this one: the societies which generate a Unique party, a secret police and a military device dedicated to the geopolitical expansion are Genocidal Societies in power and the totalitarian states represent the most accomplished form of these criminal acts.

Our comment is to demonstrate that the Laotian regime is guilty of genocide, that is, according to the General assembly of United Nations, a crime of the right of people which the civilized world condemns and for whom the main authors and their accomplices, which they are private persons, state employees or statesmen, must be punished, that they act for racial, religious, political reasons or for other motives.

Really, the regime changes didn’t have the support of the population because it was dictated by Vietnam. The revolution that occurred in Laos was the work of the Vietnamese communist who took refuge behind the leaders of the Lao People’s Revolutionary Party. Henceforth, Laos became a part of the Vietnamese sphere of influence. The radical change mechanism in the destiny of Laos, namely the Neo Lao Hak Xat ( NLHX ) and Lao People’s Revolutionary Party ( LPRP ) that became “ the Trojan Horse ” of the Communists Vietnamese to colonize Laos.

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THE FRIENDSHIP TREATY

LAOS - VIETNAM


(THE SPECIAL RELATIONSHIPS)

On 17 July 1977, Laos signed a Friendship Treaty with Vietnam as well as a special cooperation, valid for 25 years and renewable. This treaty legalized the stationing of more than 100,000 Vietnamese soldiers already present in Laos, to guarantee the trusteeship of Hanoi on Vientiane and undoubtedly insured the seizure of the country; this treaty also allows Vietnam to exploit the forest and the mines in Laos.

The special relationships between the two countries are at first guaranteed by the presence of the Vietnamese troops’ occupation in Laos, and an extent of integration of the general staff and of the armies which ensure a total control of the security forces by the High Commandment of Hanoi. It is founded also the old ties of Party to Party and the personal loyalty of the leaders. There existed, originally, only one Indochinese Communist Party in the past thirty years of struggle in the forest. The Indochinese Communist Party was led by the Vietnamese.

In 1951, Ho Chi Minh decided to split into three sections, namely, Vietnamese Communist Party, Laotian Communist Party, and Cambodian Communist Party, however, the coordination remains closely in the hand of Hanoi. This diagram was inspired, during that period, by a hegemony willingness of the Vietnamese, as it will be the case later, by the new model offered then, by the USSR and by the Republics’ Federation of Russia.

The block cohesion, Laos-Vietnam, goes forward through strong imbrications of
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diverse partisanship instances: the Political Bureaus have a full meeting at least once a year; and , for the principal levels of the hierarchy, the responsible persons have frequent meetings or a general session and keep up a close collaboration.

The privileged relationships extend, of course, to state sphere, in all domains and to all echelons. The two countries are henceforth tied by the treaties of friendship and special cooperation, which cover the whole military and strategic, economic and political aspects of the problems. In the framework of Special Relationships, Laos confirms its anchorage to Vietnam. The Laotian army has been trained and framed by the Vietnamese. The presence of Vietnamese officers at all echelons of commandment, the control on the units and the security services are furthermore reinforced because of the state of war. The military and civil Laotian cadres are compelled periodically to attend the political seminars which took place more often in Hanoi or Hochiminhville.

The Vietnamese of today are assimilated in Laos and integrated in the Laotian administration. In the long run, with the waves of colonists settled in Laos, this country will run the risk of losing its culture, its language and even its identity. Never will a government worthy of its name accept to link the fate of its people to that of its hereditary enemy. These Special Relationships of 25 years and renewable were time designated by the Vietnamese communists to proceed to another race of victimized Laotians. Twenty-five years was the time needed for the Vietnamese to carry out the definitive and complete integration of this kind of Laotians in the homogenous whole of the Great Vietnam.

With the occupation troops have come thousands of advisers, all kinds of experts who have filled all the Laotian Ministries converted into relay-stations carrying out the orders of Hanoi. Besides, hundreds of thousands of “ colonists ” including whole families are invading the country, engaged in a systematic pillage. The Lao People’s Democratic Republic is the diametrically opposite of the qualifying it has indulged in. Only elementary liberty exists in Laos at present.

Communism is a generator of bureaucracy which has directed the Laotian leaders to a catastrophic error in the management of the country. In Laos, the communist revolution has not yielded the expected results. The economic and social situation
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has reached its lowest level with the multiplying of poor people. During several decades, Laos has been living in the utopia. The people have become impoverished, but at the same time, the members of the Nomenklatura ( social groups with exceptional prerogatives ) have accumulated fortunes. Laos is under perfusion and has survived thanks to the international aid.

As time elapses, the regime appears neatly usurping and illegal. It has monopolized the power due to the support of Vietnamese armed forces and practices it arbitrarily under their protection. Any people's referendum has not proceeded. The communication of Laos was dictated by the strategy of the Vietnamese Communist Party aiming at creating an Indochinese Federation, which would be under its control. In effect, if the Neo Lao Issara served as cover of the Viet-Minh in Laos, the Neo Lao Hak Xat served as cover to the Front of Vietnam Fatherland. It is in the same way for the Lao People's Revolutionary Party ( LPRP ), which served also as cover for the Vietnamese Communist Party ( VCP ). The accelerated communization of Laos was essentially imposed by the doctrinal orthodoxy, for one must not neglect the fact that the Laotian communists were very loyal to the Leninist tactic of the power takeover.

The establishment of the Lao People's Democratic Republic is the fruit of thirty years of struggle and the policies of the Indochinese Communist Party ( ICP ) then and of the Lao People's Revolutionary Party in concert with the Vietnamese people. This constitutes a grave historic turning point of the dramatic history of Laos and the Laotian people. The LPRP is quite well the agent of a plan conceived and led by Hanoi. The Vietnamese plan is to transform Laos in an annex of Vietnam.

Subjected to foreign occupation and with a regime of unrelenting persecution, which suffocated its own country by a lack of liberty, the Laotian people are forgotten, forsaken, and, at last ending, without dignity and national identity. Faced with this reality, the Laotian people demand :

1. The withdrawal of the Vietnamese occupation forces from the national territory.
2. The cessation of all interference in the internal affairs of Laos.
3. The respect of independence and territorial integrity of Laos.
4. The ending of the dictatorial regime in view of realizing the reconciliation and
the national concord.
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5. The establishment of the political regime in common accord with the majority
opinion of the Lao citizens.
6. The scrupulous respect of the fundamental liberties and human rights.
7. The respect of the international law.

The Laotian people wish only to live in peace and on good terms with their neigh boring countries, having no other ambition than to live all the ideological obedience and foreign interference.

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THE PERSPECTIVES

The definition that one can give to the present Laotian political system, is a monopoly of power in the hands of a single Party ( Lao People's Revolutionary Party ) unable to modernize the country.

Laos, has been in this situation since 1975 and can only find its safety when it turns toward new horizons by endowing itself with the real basis of a regime, truly democratic notably by the creation of a State of Law provided with a National Constitution in order to establish the structures favourable to the management of the affairs of the country and the society.

The new reasons of hoping exist if the power combines the economic reforms with the political reforms. In this viewpoint, the project of society must be based on the democratic foundations because democracy promotes the initiation and guarantee of liberty. On the economic point of view, Laos can draw the advantage of all geostrategical, geopolitical possibilities as well as the natural resources of the country. This availability of means asset can stop the deterioration of the level of living and raise the purchasing power of each citizen. The project of the new society will initiate an economic growth process and a sustained development, in view of restoring a social justice by the redistribution of wealth. The political power must have a clear and exact vision of the future without which the development project cannot succeed, for, this should respond to the need of the population not only immediately but also for the next decades.

The new society will have as a major objective promotion of democracy, well-being, happiness, and culture of all Laotians. The Laotian people aspire to have a truly just society, founded in democracy and on the defence of national independence and sovereignty,

A new project of society consists of guaranteeing the future of all citizens; it
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constitutes a mission for the public power which has the duty to respecting the Laotian values as well as the democratic values: liberty, rights, duties and responsibilities.

It is very important to make known that the Laotians are waiting much more on the regime change. This will be the only reform that could meet the need of the country.

Thus, be in pursuit of the following aims:

1 - Independence.
2 - Sovereignty.
3 - Democracy.
4 - National Unity.
5 - Liberty.
6 - Free election.
7 - Human rights.
8 - Cohesion and social justice - egality under the law.
9 - Territorial integrity.
10 - The practice of the peaceful coexistence principles and good
neighbourliness.

Since democracy is the only way which might, at present, pull Laos from this situation in which it dwells, such reform could be realized only the by the means of political willingness and national reconciliation.

The United States, Europe, Asia and the countries which cherish peace must stimulate the leaders of the Laotian communists to work out and put in its place the new structure. But, it is proper to underline that if Laos wants to give a good picture on the international scene, it must first of all examine the question of social peace, for, without social peace, the economy cannot operate. This peace could only come about on the part of the leaders who must accept the method of democratization chosen.

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CONCLUSION

The independence represents the supreme value of national identity, it constitutes the fundamental foundation of the nation, and it is the pride and the reflected light of the aspiration of the whole Laotian people who have always devoted the immense sacrifices for Laos's defence. Since the abolition of the constitutional monarchy, the Laos' independence which was the subject of a diplomatic recognition of the international authorities and the different countries throughout the world, have been affected on more grounds than one. Thus, the restoration of the national independence becomes a necessity.

Laos is in breakdown and the voice of Laos in the world is weakening. Now, the Laotian people need change to build the country or a just national order founded on the rights of the people to achieve democracy, prosperity, and solidarity.

Inside the country, the most serious threat for the communist power, it is the executives of the Party that act secretly in favour of the democratization of regime. Naturally, the power also distrusts dissidents and intellectuals who do not hesitate to denounce the dictatorship and the absence of freedom. A reversal of regime can result from all the gathered oppositions.

In the politics of the states of the region; Laos must not be any more considered as a state Stamp even if the life and the survival of Laos are based on the quality of relations between the nearby states as well as the balance of power prevailing in the region. Laos has to have as a consequence the capacity to manage at the same moment the regional and international situation by taking into account internal and external constraints to protect the national peace, the security and the unity.

The life and the survival of Laos are founded on the political relationships with its
neighbors and on the balance of forces prevalent in the region. Laos must
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consequently possess the capacity to manage at the same time the regional and international juncture in taking into account the internal and external constraints in order to safeguard peace, security, and national unity.

The future of Laos has to recover essentially from a regime guaranteeing the liberties and the rights of the citizen, indispensable condition, the politics of national harmony, partnership and solidarity, at the same time for a politics of independence, sovereignty, unity, territorial integrity and human rights because the future of the country implies a realistic politics. The advent of a democratic regime is a national urgency.

The future of Laos must depend essentially on democracy which needs a policy of national concord, cooperation and solidarity based on a spirit, sine qua non condition of independence, sovereignty, unity, territorial integrity, and human rights because the future of the country implies a realistic polity ( Realpolitik ). It is a national urgency